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3 globe-trotters
25 juin 2010

Là sur sa peau gravée, un tatoo bleuté...

"Au taboo, pas besoin de bagou... Son épaule est tatoo, tatoo...  

Là, sur sa peau gravé, à l'encre bleue dessiné, da da dap dap

Là, sur sa peau gravé, un tatoo bleuté..."

(Etienne Daho - Epaule Tatoo)

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Bien qu’ayant conscience d’être la « pire des mères » pour ma fille, et même la « plus conne » pour ses camarades de collège, (si, si..., même dans le bleu absolu, un ado reste un ado…) je n’en ai pas moins autorisé Emma à se faire faire un tatouage… Je sais, certaines mamans plus raisonnables ou moins indignes que moi, diront : « Un tatouage c’est pour la vie, on ne l’enlève plus, etc, etc… ». Je les rassure, j’avais quand même mis mes conditions : « Un tatouage OK, mais qui ne se voit pas quand elle est habillée, et pas trop gore !… ».

Or, elle en rêvait depuis des mois et savait exactement le motif qu’elle souhaitait faire réaliser : une vague avec un dessin plutôt marquisien sur sa hanche gauche… Allez savoir pourquoi ???...  Il est vrai qu’ici, en Polynésie, le tatouage fait partie du quotidien et que peu de gens y échappent…

"Céder sur certaines choses, ne pas céder sur d’autres"… Blablabla… (J’ai lu tout Ruffo et hélas, j’ai pas encore tout compris… mais bon).

Nous voilà donc parties à Maharepa, chez un jeune tatoueur qui nous semblait compétent. De mon côté, n’y connaissant rien non plus, il fallait faire confiance à la chance et au hasard… Et pour un prix raisonnable, notre « Albert » s’est donc mis à l’ouvrage....  Dessin préliminaire, selon les directives de ma fille.

tatoo

Dessin

Préparation du matériel, gants, aiguille stérile à usage unique, etc… Et c'est parti !!!...  Ah oui... quand même... ça fait mal !!!

3

Le plus douloureux, c’est au moment du remplissage…

Et 20 minutes plus tard… Surprise !!!

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« Il est beau, j’aime beaucoup » a dit ma fille. (Ouf... à pensé la mère !!!)

 Elle n’a pas bougé, pas émis une plainte. Quelques grimaces à certains moments, mais elle a tenu bon. Bravo !.. Elle le voulait son tatouage… Elle l’a !!!

 Merci au tatoueur d’ « Albert Tatouage », Maharepa, Moorea, de m’avoir permis de photographier pendant qu’il travaillait.

 (PS : J'ai prévu un tarif de 10€ payable par tout garçon qui voudra le voir, entre maintenant et sa majorité !… Ca s’appelle un retour sur investissement ! Lol !!!).

Histoire du tatouage

Le tatouage indiquait souvent une appartenance à un rang social élevé. Il revêtait un caractère symbolique relatif au sacré et au surnaturel, à l'acceptation d'un individu à une communauté (le passage de l'adolescence à l'âge adulte par exemple) et à la fécondité. Il pouvait être réservé à des héros, souvent guerriers particulièrement valeureux. Le tatouage était toujours valorisant pour la personne qui était apte à recevoir ce privilège. Ainsi le corps pouvait être recouvert presque entièrement.

Les motifs utilisés de façon symbolique faisaient souvent référence aux éléments naturels (soleil, lune, végétation, animaux, tikis…) ou à de simples figures géométriques. Selon la tradition, les hommes étaient abondamment tatoués, alors que les femmes préféraient des tatouages plus localisés intéressant les parties charnues de leur personne. Cette pratique était liée au désir de renforcer le pouvoir de la fécondité, les liens avec le surnaturel, et plus que tout, revêtait un caractère sacré.

Hommes et femmes portaient des tatouages sur diverses parties du corps ; Les femmes étaient moins ornées, mais les dessins étaient plus élégants et mieux exécutés parce qu'ils étaient considérés comme une parure. En revanche les hommes avaient souvent tout le corps couvert de tatouages. Seul le visage était respecté, à l'exception de quelques guerriers ou prêtres qui portaient parfois un emblème particulier sur le front et les lèvres.

Chez les Marquisiens, il recouvrait entièrement le corps et la face. Les femmes étaient tatouées sur les hanches et sur les fesses, avec quelques motifs sur les mains et les chevilles. Dans les îles de la Société, les motifs se limitaient à la partie inférieure du corps, et chez les femmes aux poignets et aux jambes. Il existait une incroyable variété de motifs.

Le tatouage a rapidement disparu avec l'arrivée des missionnaires. Les différents motifs et planches de personnages tatoués et autres relevés nous sont parvenus grâce notamment au peintre anglais Sydney Parkinson et à l'allemand Von Den Steiner. Aujourd'hui le tatouage connaît un renouveau notoire dans la société polynésienne

Cette opération s'avérait très douloureuse mais supportable. La cérémonie du tatouage était un véritable rite, au son des tambours, des flûtes et des toere, car la musique occupait une place de choix. Le prêtre tatoueur jouissait d'un grand prestige dans la société polynésienne.

Il disposait de deux instruments : un poinçon ou une sorte de peigne et un petit bâton. Le poinçon consistait en un manche de bois auquel était fixé soit un os d'oiseau, soit un morceau de nacre, soit des dents de poisson, de porc, de requin, de baleine, soit même des dents humaines égrisées avec soin ; et pouvait avoir jusqu'à 36 dents. Pour faire pénétrer ce premier instrument sous la peau, le prêtre tatoueur disposait d'un second ustensile, un bâtonnet, sorte de petit marteau à l'aide duquel il faisait pénétrer le poinçon en le frappant.

La peinture utilisée, d'un noir très accusé, est tirée de la noix du "bancoule Tiairi" brûlée et pulvérisée. On mélangeait la poudre à de l'eau où à du monoi ; la teinture, injectée sous la peau, prenait une couleur bleuâtre absolument indélébile. Pour cicatriser les plaies, on utilisait une plante odoriférante, l'Ahi tutu . Le prêtre tatoueur disposait d'un vaste éventail de modèles. Le choix des dessins était très délicat et on procédait avec le plus grand soin. Il dessinait le motif sur le corps à l'aide d'un bâtonnet de charbon de bois ; il travaillait souvent à main levée, puis, avec ses instruments, il pratiquait l'incision dans laquelle il injectait la substance colorante. Le prêtre tatoueur est considéré comme un détenteur privilégié d'une science à transmettre fidèlement aux générations futures.

 

 

 



 

 

 

 

 

 

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Commentaires
M
Moi je dis bravo parceque , me connaissant j'aurais pas eu le courage de le faire (je n'ai pas eu le courage de me faire percer les oreilles c'est pour dire:p) . <br /> En tous cas je trouve le tatouage tres joli. :)
D
superbe tatouage et gentille maman ;-))) si Ruffo l'a dit .... tu peux l'croire ;-)))<br /> excellente idée pour le retour sur l'investissement ;-))))
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